Le 27 juin dernier, a eu lieu à
l’école Jules Ferry, une réunion d’information et de concertation sur le projet
tant attendu de réaménagement de la rue de Neuilly et de la place du marché. Si
le projet concernant la partie de la rue allant de Levallois à la rue de Paris
a semblé satisfaisant dans l’ensemble (élargissement des trottoirs, chicanes,
ralentisseurs, plantation d’arbres),
il n’en est pas de même pour la partie piétonne allant jusqu’au boulevard Jean
Jaurès.
Tout d’abord, alors que M.Mazoué
l’avait annoncé en début de réunion, il n’y a pas eu de débat sur la réouverture ou non de la rue de la
circulation. Or, pour certains c’est la piétonnisation de la rue qui a entraîné
la disparition des commerces de qualité (rappelons qu’il y avait jusqu’à la fin
des années 90 boucherie, fromagerie, poissonnerie, épicerie etc.), et son appropriation par des groupes
d’individus qui se livrent régulièrement au tapage par le biais de
regroupements ou de rodéo à scooter.
Mais surtout, quelle déception
quand l’architecte-paysagiste a présenté le projet : celui-ci consiste purement et simplement
à goudronner la rue piétonne (enrobé
sur l’axe de circulation central, asphalte sur les côtés), au motif que les
dalles existantes n’ont pas tenu à cause des camions. De plus, aucun
aménagement n’est prévu : pas de
trottoir ni de potelet pour
empêcher les camions de livraison de circuler et de stationner le long des
façades des immeubles, pas de plantation non plus pour rendre la rue plus
attrayante, rien, du goudron point barre (un piste rêvée pour les adeptes du
roue arrière en scooter !). Lorsque plusieurs voix se sont élevées pour
demander que la rue soit pavée et aménagée la réponse systématiquement apportée
a été : impossible à cause du marché.
Le fait que la rue accueille
trois matins par semaine des stands de « volants » serait donc une
des raisons pour lesquelles on n’aménagerait pas cette rue. Or, en consultant les
différents arrêtés municipaux qui réglementent l’emplacement des stands du
marché à l’extérieur des halles, il s’avère que nombre d’entre eux ne sont pas
sur des emplacements autorisés (arrêté du 27 mars 1995 notamment). La rue de
Neuilly est en effet une voie pompier dont l’accès doit rester libre, or la
présence de stands de part et d’autre de la rue empêche, aux heures
d’affluence, toute intervention des pompiers, ce qui pose de réels problèmes de
sécurité. D’autre part, nous sommes nombreux à penser que cette surabondance de
stands, constitués essentiellement de vêtements et chaussures de piètre qualité
et de babioles à 1 € ,constitue une véritable nuisance pour les commerces
sédentaires surtout quand leurs vitrines sont masquées par ceux-ci.
En ce qui concerne la place du
marché elle-même, l’architecte-paysagiste
a proposé des pavés blancs et noirs, un seul arbre , et une fontaine sèche en
option. La place ne serait pas surélevée par rapport aux axes de circulation
des camions, on peut donc légitimement se demander si les camions ne vont pas
abimer les pavés en roulant dessus (raison invoqué pour ne pas paver la rue de
Neuilly !). Mais surtout, pourquoi ne laisser qu’un arbre ? Cette
place ne se caractérise pourtant pas par sa verdure abondante ! Quant à la
fontaine sèche (dont les jets d’eau partent du sol et qu’on peut couper les
jours de marché), il semblerait que ce soit une fausse bonne idée : les
canalisations ne risquent-elles pas de se boucher à cause des détritus laissés
par les stands du marché ?
Nous refusons que la rue de
Neuilly soit sacrifiée au marché et demandons un vrai projet d’aménagement afin
de rendre cette zone piétonne, située en plein centre-ville, agréable et
attrayante, d’aider les commerces sédentaires à se développer et de dissuader
les jeunes délinquants de se l’approprier.
De nombreux aménagements sont
possibles : sol pavé ou en béton bouchardé, plantes en pots entre les
différents commerces, végétalisation de la halle qui et pourquoi pas une fontaine
Wallace comme autrefois, une colonne Morris, un kiosque à journaux … Pour s’en
convaincre, il suffit de regarder comment sont aménagées de nombreuses rues
piétonnes aux abords de marchés couverts. Deux exemples : la rue de
l’olive dans le 18ème, près du marché de la Chapelle, et la place
du marché saint Honoré.
Rue de l'Olive : pavés, plantes en pot, peu de stands extérieurs. |
Place du marché st Honoré : potelets pour empêcher les véhicules de stationner n'importe où, arbres. |
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